La contribution des femmes à l’économie française à travers l’entrepreneuriat féminin n’est plus à démontrer.
Représentant 32,3% des entrepreneurs en France selon le baromètre Infogreffe du 8 mars 2022, elles font pourtant face à une pléthore de défis relatifs aussi bien aux stéréotypes sexistes qu’à leur rôle social arbitrairement établi.
De ce fait, cet environnement qui impliquait par nature une innovation soutenue et continue pour les hommes, tend à exiger trois fois plus d’efforts des femmes. Comment alors surmonter les obstacles de l’entrepreneuriat féminin ?
Entrepreneuriat féminin et masculin : des disparités palpables
Si les hommes et les femmes partagent la même vision de la création d’entreprise, il n’en demeure pas moins vrai que tous deux n’ont pas droit aux mêmes perspectives de carrière, notamment en termes d’innovation.
Image Pexels
Orientation scolaire et choix de métiers genrés
En dehors des talents féminins freelance qui semblent de plus en plus s’illustrer dans le secteur numérique, les femmes ont tendance à privilégier les secteurs/activités tels que :
- L’action sociale et la santé humaine ;
- Les services aux ménages et le commerce ;
- L’enseignement ou les services administratifs ;
- Le génie des procédés ou la biotechnologie, pour les plus audacieuses ;
- Etc.
De même, les projets d’entrepreneuse sont généralement modestes, caractérisés par des besoins de financement très inférieurs comparativement aux projets des hommes.
La raison en est que l’entrepreneuriat féminin constitue plus un moyen de garantir un équilibre travail et vie personnelle du fait de la flexibilité des horaires, qu’un choix guidé par l’ambition de créer un changement retentissant.
Femme et innovation : on croirait presque à une contradiction
Image Pexels
En général dans les pensées, l’innovation est plus appréhendée du point de vue technologique. Il est donc courant de n’associer le caractère novateur d’une initiative qu’à sa capacité à figurer dans la liste STIM :
- Sciences ;
- Technologie ;
- Ingénierie ;
- Mathématiques.
Bien évidemment, il s’agit là de domaines à forte dominance masculine, vers lesquels sont orientés les meilleures occasions de subventions et financements, justifiant d’une certaine façon le faible taux d’entrepreneuriat féminin.
On retrouvera donc davantage les hommes dans l’électronique, la mécanique, les logiciels, le codage, le web, etc. Fort heureusement, l’innovation ne se résume pas à ces domaines.
Innover : qu’est-ce que c’est ?
L’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) définit l’innovation comme étant « un produit ou un processus d’affaires nouveau ou amélioré (ou une combinaison des deux éléments) qui diffère sensiblement des produits ou processus précédents… ».
Partant de cette définition, la femme chef d’entreprise innove déjà lorsqu’elle :
- Adopte un nouveau type de stratégie marketing ;
- Crée une différenciation au niveau de son lieu de travail ou de production ;
- Instaure de nouveaux réseaux ou développe de nouveaux partenariats.
Promouvoir les entreprises et initiatives féminines
A l’heure où l’égalité-genre est au cœur des principales luttes de la communauté internationale, il urge d’actualiser les croyances limitantes pour favoriser l’émergence de la femme entrepreneur.
Une approche transformatrice du genre
Elle passe prioritairement par la déconstruction des normes mentales rigides et le relativisme de l’image masculine fortement ancrée dans l’inconscient collectif, qui impactent tant le choix de métiers par les femmes d’une part et les hommes d’autre part.
Aussi, mettre en lumière des success stories de femmes chefs d’entreprise, dans une recherche de valorisation de la femme entrepreneur, est l’autre méthode idéale pour :
- Montrer la possibilité et l’accessibilité de l’entrepreneuriat aux femmes ;
- Inciter les initiatives entrepreneuriales féminines ;
- Encourager davantage de femmes à oser franchir le pas.
Les dispositifs d’aide à l’innovation et l’entrepreneuriat féminin
L’entrepreneuriat ne se résumant pas à la création d’entreprise, l’entrepreneuse est souvent confrontée à divers problèmes relatifs à la motivation, la confiance en soi, l’adéquation de la formation et des compétences, aux difficultés de financements, etc.
A cet effet, plusieurs dispositifs ont été mis en place pour accompagner les femmes entrepreneures :
- Des aides financières consacrées à la création ou à la reprise d’entreprise par les femmes ;
- Des plans d’actions à portée régionale en faveur de l’entrepreneuriat des femmes basés sur l’accord-cadre de 2012 pour l’entrepreneuriat féminin ;
- Des événements pour promouvoir la femme chef d’entreprise ;
- Des réseaux d’accompagnement et des incubateurs spécialement dédiés à la femme entrepreneur portant des projets d’entreprises innovantes ;
En un mot, renforcer les mesures d’accès des femmes entrepreneures aux crédits, les aider à développer leur confiance en soi et leur proposer un cadre pour l’acquisition d’une formation technique adéquate, sont les moyens les plus efficaces de parvenir au développement de l’entrepreneuriat féminin.