Posted on: 6 mars 2025 Posted by: Louise Comments: 0
Crowdfunding immobilier et fiscalité

Le crowdfunding immobilier séduit de plus en plus d’investisseurs en raison de sa rentabilité attractive et de son accessibilité. Toutefois, il est essentiel de bien comprendre la fiscalité associée à ces investissements afin d’optimiser son rendement net et d’éviter toute mauvaise surprise. Cet article vous propose une analyse détaillée des implications fiscales du crowdfunding immobilier, des différentes formes de revenus générés et des obligations déclaratives des investisseurs.

Comprendre le fonctionnement du crowdfunding immobilier

Avant d’aborder la fiscalité, il est important de comprendre le fonctionnement du crowdfunding immobilier. Il existe principalement deux modèles d’investissement :

  • Le financement sous forme d’obligations ou de prêts participatifs : l’investisseur prête de l’argent à un promoteur immobilier, qui le rembourse avec des intérêts.
  • L’investissement en actions (equity crowdfunding) : l’investisseur acquiert des parts d’une société de projet et peut percevoir des dividendes ou des plus-values lors de la revente.

Chaque type d’investissement entraîne des implications fiscales spécifiques.

Les différents types de revenus issus du crowdfunding immobilier

Types de revenus crowdfunding immobilier

L’investissement en crowdfunding immobilier peut générer plusieurs types de revenus, soumis à des régimes fiscaux distincts.

1. Les intérêts perçus

Lorsque l’investisseur finance un projet sous forme de prêt participatif ou d’obligation, il perçoit des intérêts. Ces revenus sont soumis à l’imposition suivante :

  • Prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30 %, composé de :
    • 12,8 % d’impôt sur le revenu
    • 17,2 % de prélèvements sociaux

L’investisseur peut opter pour l’imposition au barème progressif de l’impôt sur le revenu si cela lui est plus favorable. Dans ce cas, les prélèvements sociaux de 17,2 % restent dus, mais il peut bénéficier d’un abattement selon sa tranche d’imposition.

2. Les dividendes

Dans le cadre d’un investissement en actions de sociétés immobilières (comme les SCPI ou certaines sociétés de projet), les revenus perçus sont des dividendes. Ces derniers sont également soumis au PFU de 30 %, avec la possibilité d’opter pour le barème progressif de l’impôt sur le revenu.

Lorsque l’investisseur choisit l’imposition au barème progressif, il bénéficie d’un abattement de 40 % sur les dividendes distribués par certaines sociétés soumises à l’impôt sur les sociétés.

3. Les plus-values

Si un investisseur revend ses parts dans une société immobilière ou un projet de crowdfunding immobilier, il peut réaliser une plus-value, qui est imposée selon le régime suivant :

  • Pour les actions de sociétés : Plus-value soumise au PFU de 30 %, avec possibilité d’option pour le barème progressif.
  • Pour les parts de SCPI : Imposition selon le régime des plus-values immobilières, avec une exonération progressive à partir de la 6ème année de détention et une exonération totale après 22 ans pour l’impôt sur le revenu et 30 ans pour les prélèvements sociaux.

Exonérations et réductions fiscales

Crowdfunding exonérations et réductions fiscales

Il existe plusieurs dispositifs permettant de réduire l’imposition des revenus issus du crowdfunding immobilier :

  • Le PEA-PME : Certaines plateformes permettent d’investir dans des titres éligibles au PEA-PME. Après 5 ans, les gains sont exonérés d’impôt sur le revenu (mais restent soumis aux prélèvements sociaux de 17,2 %). De plus, cette enveloppe fiscale permet d’éviter le prélèvement forfaitaire unique, ce qui améliore le rendement net de l’investissement. Il est toutefois important de respecter les plafonds et les conditions d’éligibilité propres à ce dispositif.
  • Les déductions pour pertes en capital : En cas de défaillance du projet financé, l’investisseur peut, sous certaines conditions, imputer ses pertes sur ses revenus imposables. Cette déduction concerne uniquement les pertes nettes constatées sur des investissements en equity crowdfunding. L’imputation peut être réalisée sur les revenus de même nature ou, dans certains cas, sur le revenu global, ce qui permet de réduire l’impôt dû sur d’autres sources de revenus.
  • Les dispositifs de défiscalisation immobilière : Certains investissements réalisés via des sociétés immobilières permettent de bénéficier de dispositifs avantageux, tels que :
    • Le régime des déficits fonciers : Lorsque l’investisseur acquiert des parts d’une société soumise à l’impôt sur le revenu qui génère un déficit foncier (notamment en raison de travaux de rénovation), ce déficit peut être imputé sur le revenu global à hauteur de 10 700 € par an. Cela permet de diminuer l’imposition globale de l’investisseur.
    • Le dispositif Pinel via SCPI : Certaines Sociétés Civiles de Placement Immobilier (SCPI) permettent d’investir dans l’immobilier locatif neuf tout en bénéficiant de la réduction d’impôt du dispositif Pinel, qui peut atteindre jusqu’à 21 % du montant investi sur 12 ans.
    • Le régime des LMNP (Loueur Meublé Non Professionnel) : Certaines plateformes proposent des investissements en résidence gérée, éligibles au statut LMNP. Ce dernier permet d’amortir le bien et de bénéficier d’une fiscalité avantageuse sur les loyers perçus, réduisant ainsi le montant imposable.

Obligations déclaratives des investisseurs

Les investisseurs en crowdfunding immobilier doivent respecter plusieurs obligations déclaratives auprès de l’administration fiscale :

  • Déclaration des intérêts et dividendes : Ces revenus doivent être reportés sur la déclaration de revenus (formulaire 2042).
  • Déclaration des plus-values : Les plus-values sur cession de titres doivent être inscrites dans la déclaration spécifique aux plus-values mobilières.
  • Investissements à l’étranger : Les plateformes étrangères doivent être déclarées via le formulaire 3916 sous peine d’une amende de 1 500 € par compte non déclaré.
  • Prélèvements à la source : Dans certains cas, l’administration fiscale prélève automatiquement l’impôt sur les revenus financiers, et l’investisseur doit vérifier leur prise en compte correcte.

Conclusion

Le crowdfunding immobilier représente une opportunité d’investissement intéressante, mais son régime fiscal doit être bien compris pour éviter toute surprise. L’imposition des revenus varie selon leur nature, et il est possible d’optimiser sa fiscalité grâce à certains dispositifs. Il est conseillé aux investisseurs de se renseigner et, si nécessaire, de solliciter un conseiller fiscal afin d’adopter la meilleure stratégie en fonction de leur situation personnelle.

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