Posted on: 2 octobre 2013 Posted by: Alain Comments: 0
comptabilité

Serge Anouchian, expert comptable - Groupe EmargenceNous poursuivons notre série d’interviews consacrée aux experts-comptables, fondateurs du groupe Emargence et qui débuta avec le témoignage de Julien Tokarz. C’est au tour de Serge Anouchian d’échanger avec Compta Nous sur son parcours.

ComptActu : Bonjour, pourriez-vous pour commencer vous présenter brièvement ?

Serge Anouchian : âgé aujourd’hui de 58 ans, je suis le dernier d’une famille de trois enfants, trois garçons élevés par une mère divorcée, elle-même fille unique d’une famille monoparentale ce qui était à l’époque tout à fait rarissime. Sans doute cette situation et nos origines arméniennes ont conduit ma mère à nous scolariser à l’époque au collège arménien de Sèvres où j’ai passé huit années de ma vie dans des conditions quasiment paradisiaque ! Sans doute tellement idyllique que malgré une apparente facilité d’assimilation j’ai raté l’époque mon baccalauréat : Le drame !

Alors quand on rate son bac ont devient expert-comptable ?

Presque ! Plus sérieusement, je repasse mon bac dans un lycée tout en aidant mon frère et ma mère dans l’exploitation d’un restaurant qu’ils avaient ouvert en 1973. Malgré le stress familial, les temps de travail gigantesque, le peu de revenus du restaurant, cette expérience a conforté mon goût précoce pour la gastronomie, la restauration et tout ce qui touche de près ou de loin au plaisir de la vie.

Je voulais cependant faire une école hôtelière, plus particulièrement celle de Thonon-les-Bains, dont les coûts de scolarité étaient à l’époque tout à fait hors de proportion avec les moyens dont nous disposions.

J’ai donc choisi un cycle court qui me permettrait par la suite un perfectionnement permanent et j’ai opté pour un diplôme universitaire de technologie dans la catégorie gestion des entreprises et des administrations avec une option « finances & comptabilité »

Mais je croyais que les études d’expert-comptable durent au moins sept ans ?

Oui, je dirais plutôt qu’elles durent toute la vie ! Me concernant j’ai passé tout le reste de mes examens grâce aux cours du soir de l’Intec que je suivais en même temps qu’un premier emploi en tant qu’assistant de cabinet tout en travaillant le reste de mon temps disponible dans le restaurant de ma mère et de mon frère. À l’époque je faisais les 35 heures en 2 jours !!!

Sur un plan plus professionnel comment êtes-vous parvenus à vous intéresser et a vous spécialiser dans les métiers de la communication ?

Comme souvent par le plus grand des hasards. Le cabinet dans lequel j’exerçais mon stage a eu comme client une société d’édition musicale. À cette époque dans le cabinet, personne ne connaissait le droit d’auteur, ni la SACEM et encore moins les régimes spécifiques des artistes, auteurs, compositeurs et toutes autres spécificité des producteurs. J’ai décidé d’en faire mon sujet de mémoire et de fil en aiguille, grâce aux relations tissées avec certains artistes d’une part et avec un avocat spécialisé d’autre part le cabinet et moi-même avons acquis une certaine notoriété dans ce secteur, à l’époque assez peu fréquentée.

Avez-vous une autre particularité dans votre parcours ?

Une particularité ? Je ne sais pas. Après plusieurs expériences professionnelles je me suis installé en 1989 avec un développement assez rapide de l’activité du cabinet.

Lors de la première crise des années 92/93, j’ai adhéré à un syndicat professionnel dont je suis devenu le président de la section parisienne deux ans plus tard et le président de la fédération nationale en 1998.

Je considère que cette profession m’a tellement apporté de satisfaction tant sur le plan morale, intellectuelle, et financière que je n’ai de  cesse d’essayer de lui rendre la pareille en apportant mon concours à des organisations professionnelles, para-professionnelle ou syndicale.

Que vous apportent ces activités particulièrement chronophage ?

Des rencontres, des réflexions, des échanges amicaux et confraternels, l’habitude de toujours réfléchir à ce qui risque de se passer « après », bref un enrichissement personnel non financier mais considérable.

Mais quel rapport avec la création d’Emargence ?

Justement celle des rencontres et des réflexions : c’est dans les rencontres et les réunions syndicales que j’ai rencontrées les confrères avec lesquels je devais m’associer pour créer tous ensemble le Groupe Emargence.

Nous étions tous expert-comptable, tous convaincus des énormes possibilités offertes par cette profession, partageant les mêmes valeurs dans une même éthique, et possédant en commun une compétence particulière dans le vaste domaine de la communication et de la culture.

Comment pourriez-vous caractériser la spécificité d’Emargence ?

Je ne sais pas si on peut parler de spécificité, mais nous avons une conviction forte, une vision commune qui consiste essentiellement à offrir à nos clients un éventail de services le plus complet possible compte tenu de leurs besoins et de leurs caractéristiques dans des domaines comptable et fiscal bien sûr mais aussi dans le domaine social, juridique et patrimoniale.

Nous nous donnons tous les moyens d’être l’interlocuteur privilégié du chef d’entreprise que ce soit dans sa sphère professionnelle mais aussi dans sa sphère privée.

L’un de nos mots d’ordre n’est-il pas justement : « vous méritez plus que des comptes ».

Si je comprends bien vous êtes résolument optimiste ?

Tout à fait j’estime, sans doute naïvement, que le pessimisme est la religion des faibles.

De façon plus active, j’avais envoyé à tous les clients, comme vœux de bonne année, la très belle phrase d’Antonio Gramsci (écrivain italien, ndlr) : « il faut lutter contre le pessimisme de l’intelligence par l’optimisme de la volonté »

Si j’ai la faiblesse de croire que nous avons sans doute un peu d’intelligence, je suis intimement convaincu que nous avons de la volonté à revendre !

Je crois qu’il n’y a pas plus parfait comme mot de la fin. Merci.